Archives mensuelles : décembre 2009

La diffusion du télétravail au Danemark

SPM_A1486La flexibilité et la mobilité étant deux caractéristiques essentielles du modèle de flexicurité, il n’est dès lors pas étonnant que le Danemark ait une longueur d’avance en termes de télétravail. Une étude de l’Office Danois des Statistiques (Danmarks Statistik) indiquait ainsi que 25% des salariés danois travaillaient à partir de leur domicile fin 2007, 10% le faisant de manière régulière (1). Un pourcentage qui plaçait le pays à la première place au sein de l’UE. L’évolution semble se renforcer depuis cette date puisqu’on estime aujourd’hui qu’un tiers de la main-d’oeuvre danoise a la possibilité de recourir au télétravail, avec souvent la conviction qu’une telle pratique permet de mieux concilier son travail et sa vie de famille, quand bien même la durée passée “sur le pont” tend à s’allonger quelque peu (2).

Le télétravail n’a certes pas que des avantages et comporte quelques pièges à éviter pour l’employé, mais sa diffusion rapide doit assurément au jugement positif qu’en ont tous les acteurs concernés et en premier lieu les employeurs danois. Une situation qui est donc l’inverse de celle vécue en France, puisque seuls 7% des salariés de notre pays sont autorisés à y recourir (3). La faute à des traits culturels diamètralement opposés au légendaire pragmatisme danois, illustré par exemple par le fait qu’il est dans la plupart des cas inconcevable de rester à son travail après 17 heures par pure pression sociale. Parmi ces blocages culturels:

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– D’une manière générale prédomine encore trop souvent dans notre pays la vision selon laquelle la réalisation de soi (et la reconnaissance qui va avec) passe avant tout  par sa vie professionnelle et que son atteinte n’est possible qu’en faisant constamment acte de présence sur son lieu de travail.

– Le télétravail tend à affaiblir la très pesante hiérarchie prévalant dans nos entreprises et institutions. En cela il est souvent perçu par l’employeur comme une remise en cause de son autorité à travers la liberté supplémentaire accordée à l’employé.

– Cette liberté supplémentaire accordée à l’employé ne s’accorde pas non plus avec la relation trop souvent infantilisante constatée entre la direction et le reste du personnel. Les employeurs français n’ont ainsi pas suffisamment confiance en leurs employés pour les autoriser à recourir au télétravail.

– Plutôt que de voir les avantages du télétravail, les partenaires sociaux sont davantage obnubilés par les abus qui pourraient en découler. La méfiance et la retenue dont ils font preuve ne font que traduire leur archaïsme et leur incapacité à s’adapter aux évolutions en cours.

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Des évolutions en cours en termes d’organisation du travail dont on aurait pourtant tort de sous-estimer l’importance:

– Le marché du travail est aujourd’hui l’objet de profondes transformations liées au développement de l’économie de la connaissance, domaine dans lequel sont créés de nos jours la majorité des emplois. Dans ce contexte, il s’agit d’éviter une nouvelle fois à notre pays de prendre davantage de retard qu’il n’en a déjà. Non seulement le télétravail va devenir de plus en plus incontournable mais de nombreux autres facteurs vont très rapidement changer de nature (changements plus fréquents d’employeur, réduction des avantages en nature, suppression de tout âge légal de départ en retraite…). Il est ainsi estimé que d’ici une dizaine d’années, la main-d’oeuvre américaine sera composée à 40% de freelancer ou de travailleurs indépendants, contre 26% aujourd’hui (4). Autrement dit, la flexibilité du marché du travail va devenir un facteur de compétitivité encore plus décisif qu’il ne l’est actuellement.

– Un tiers des émissions de CO2 provient du transport des personnes. Travailler de la maison permet ainsi de réduire ces émissions et renforce les chances d’atteindre les objectifs de réduction qu’une autre conférence que celle de Copenhague permettra, on l’espère, de fixer de manière contraignante dans un avenir proche. Le rapport du Centre d’Analyse Stratégique intitulé “Le développement du télétravail dans la société numérique de demain” indique ainsi que “le potentiel de diminution des émissions de gaz à effet de serre serait de 1 million de tonnes (Mt) par an pour la France”.

– Un faisceau d’études concordantes montre que le télétravail a un effet positif sur la productivité. Un thème d’actualité au Danemark et qui va faire l’objet d’une attention toute particulière tout au long de l’année 2010 dans le cadre des travaux du Forum de la Croissance.

Partant du constat que le télétravail est “quasiment inexistant dans le secteur public” et “s’est régulièrement, quoique faiblement développé en France au cours des trente dernières années”, le rapport du Centre d’Analyse Stratégique est censé donner une impulsion décisive dans ce domaine au cours de la présidence actuelle. En observant ce sur quoi ont débouché les rapports précédemment publiés par cette même présidence (“La flexicurité en Europe”, où en comparant les expériences vécues en Allemagne, au Danemark et au Royaume-Uni, on choisit finalement de suivre l’exemple de ce dernier pays en fusionnant ANPE et UNEDIC (!), le rapport Attali, qui bien que largement incomplet, a finalement été bien vite écarté des débats, ou encore la mascarade entourant France 2025), le citoyen a toutefois de bonnes raisons de douter…

(1) “Hver fjerde dansker arbejder hjem” Danmarks Statistik, 20 décembre 2007 www.dst.dk/nytudg/12777

(2) LO Ugebrev A4, numéro 42, 8 décembre 2008 http://www.ugebreveta4.dk/2008/200842/Baggrundoganalyse/Danskerne_elsker_deres_hjemmearbejdsplads.aspx

(3) “Le développement du télétravail dans la société numérique de demain”, Centre d’Analyse Stratégique, novembre 2009 http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1083

(4) “Arbejde – Et nyt koncept” Jyllands-Posten, 4 juin 2009 (Jan Lund)

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Samsø, ou « l’île du nirvana vert »

SPM_A1387La COP15 constitue une opportunité unique pour le Danemark d’exposer son savoir-faire en termes de technologies vertes. Cela n’a évidemment pas échappé au gouvernement danois, qui a pris ces dernières semaines un certain nombre d’initiatives destinées à s’assurer que le pays tire pleinement profit de l’attention qui lui est aujourd’hui portée. Parmi elles, la mise en place d’un partenariat public-privé dénommé “Alliance Verte”, censé promouvoir le développement des technologies de l’environnement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la première des cinq réunions programmées en 2010 dans le cadre du Forum de la Croissance, la nouvelle structure informelle de prospective, aura pour thème la croissance verte (1). Un thème sur lequel le Danemark dispose souvent d’une longueur d’avance: les exportations de technologies ont représenté pas moins de 3,5% du PIB en 2008, un résultat qui place le pays à la première place mondiale. Pour le Brésil, second du classement, cette part atteint…1%, les autres pays industrialisés étant encore plus distancés (2). Le résultat d’investissements judicieux qui ont débuté il y a une vingtaine d’années…

La loupe posée aujourd’hui sur le Danemark n’aura à n’en pas douter des effets grossissants. Certains des résultats obtenus ne manqueront pas d’être exagérés avec la complicité bienveillante (et compréhensible) des autorités danoises. Il est toutefois un nom que le pays peut mettre en avant sans plus rien avoir à prouver, tant il est désormais connu internationalement: Samsø. Surnommée “l’île du futur” (New York Times) ou encore “l’île du nirvana vert” (World News Australia), Samsø a fait l’objet ces derniers mois d’un nombre incalculable de visites de journalistes et d’environnementalistes du monde entier (3). Notre pays n’a pas échappé à l’engouement: France 3 y est par exemple allée de sa petite contribution (4).

La raison de l’intérêt porté à Samsø tient au pari, fait en 1997, de rendre l’île indépendante énergétiquement dans les dix ans. Un pari atteint dès 2003, l’île, d’une surface de 114 kilomètres carrés et peuplée par quelque 4000 habitants,  “exportant” même de l’électricité depuis lors, ce qui permet d’investir dans de nouveaux projets à forte connotation énergétique et de financer les activités de Samsø Energiakademi (5). Inaugurée en mai 2007, cette “académie” a pour objectif de rassembler les connaissances en termes d’économies d’énergie et d’énergie renouvelable et d’accueillir des chercheurs du monde entier dont les travaux sont axés sur ces thèmes. Elle organise régulièrement des conférences et se propose également d’accueillir élèves et touristes.

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Pour atteindre l’objectif d’indépendance énergétique, Samsø a dû investir pas moins de 368 millions de couronnes (environ 50 millions d’euros) dans une série de projets. L’installation d’éoliennes a évidemment joué un rôle primoridial dans la politique qui a été mise en place. 11 éoliennes ont ainsi été installées en 2000 pour 66 millions de couronnes (environ 9 millions d’euros), permettant de couvrir plus que la totalité des besoins de l’île en électricité (les agriculteurs de l’île sont propriétaires de 9 d’entre elles). 10 autres éoliennes de plus grande taille ont ensuite été installées au large de l’île en 2003, la commune devenant alors propriétaire de cinq d’entre elles. Ces éoliennes produisent plus d’énergie que l’île n’en a besoin pour son secteur des transports (y compris les 3 ferries).

Le pari fait sur l’éolien a de plus été complété par un série d’investissements, notamment dans des stations de chauffage alimentées par la biomasse, cette dernière étant la source unique de chauffage de 75% des habitations de l’île. Le recours aux panneaux solaires a également été encouragé.

Indépendante énergétiquement, Samsø vise désormais la neutralité en CO2 grâce notamment aux revenus tirés de sa production d´électricité excédentaire (les émissions de lîle ont été réduites de 140% au cours des dix dernières années) (6). Les autorités de l’île entendent en effet concentrer leurs efforts dans deux directions: un projet intitulé “Passivhus +10” et l’introduction de la voiture électrique. Le projet “passivhus + 10” est basé sur le principe que les coûts liés à la construction d’une maison passive ne peuvent excéder de 10% de ceux liés à la construction des habitations répondant aux exigences légales de construction.

L’aventure vécue par Samsø a donc débuté par l’éolien. Un domaine dans lequel la France a heureusement accompli des progrès depuis quelques années. Les résistances à ce type d’énergie restent toutefois nombreuses et contrastent grandement avec l’appropriation dont elle a fait l’objet par la population locale de l’île et par les Danois en général (7). En pleine COP15, il serait grand temps que ses opposants prennent conscience que la “pollution” visuelle, dans le domaine de l’énergie comme dans celui du petit écran (à quand l’introduction des sous-titres à la télévision?) est un moindre mal…

(1) Site du Premier Ministre http://stm.dk/_a_2940.html

(2) “Danmark giver baghjul i grønt salg” Berlingske Tidende, 10 décembre 2009 http://www.business.dk/brancher/danmark-giver-verden-baghjul-i-groent-salg

(3) “Samsø er berømt verden over” Berlingske Tidende, 26 novembre 2009 http://www.berlingske.dk/klima/samsoe-er-beroemt-verden-over

(4) http://info.france3.fr/avenue-europe/?date=2008/03/29&id_article=130 Pour avoir un aperçu de la couverture journalistique de l’île, consulter le site de Samsø Energiakademi, http://www.energiakademiet.dk/front.asp?id=100

(5) http://www.energiakademiet.dk/

(6) http://www.teknikogviden.dk/artikelarkiv/2008/12/passiv-huse-og-elbiler-foerer-samsoe-ind-i-fremtiden-.aspx

(7) Le Danemark compte pas moins de 4800 éoliennes. Sur ces 4800, seuls 114 offrent une puissance supérieure à 2 mégawatt. Depuis 2004, l’installation d’éoliennes a fortement ralenti. De nouveaux projets sont toutefois programmés.

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Le Danemark en 2020

IMG_0207Face aux défis posés par la crise actuelle, on peut choisir de lancer un emprunt national afin de financer les soi-disantes “dépenses de l’avenir” (1). Par exemple le “nucléaire de demain”. On peut aussi, comme vient de le faire le gouvernement danois, faire un état des lieux et relancer les exercices dits de “planning stratégique” ou de prospective. Mis en place en septembre 2009, le Forum de la Croissance, structure informelle rassemblant des représentants du monde académique, les partenaires sociaux et une majorité de membres du secteur privé, dispose depuis quelques jours du cadre dans lequel inscrire ses travaux: dix objectifs ont en effet été édictés par Lars Løkke Rasmussen à l’horizon 2020 (2).

Ces dix objectifs succèdent officieusement à ceux contenus dans le  “plan économie 2015”, que la crise actuelle est venue renverser. Ils font également suite à un “plan économie 2010” abandonné en cours de route car à l’inverse victime de son succès: la période 2004-2008 a été si faste pour l’économie danoise que les objectifs qu’il contenait avaient été atteints dans leur quasi-totalité avec deux ans d’avance. On pourra toujours objecter qu’échafauder aujourd’hui des objectifs pour 2020 part d’un évident calcul, de la part du gouvernement danois, de porter l’attention sur un avenir supposé brillant en comparaison avec la morosité actuelle. On pourra également relever que ces objectifs étant si éloignés, il n’engagent à rien et que dans le cas où ils ne seraient pas atteints, il ne viendrait à personne d’en tenir pour responsable un gouvernement au pouvoir sans discontinuer depuis 2001 et qui le perdra sans doute d’ici 2020.

Heureuse ou malheureuse, l’issue de ces exercices de prospective donne néanmoins lieu au lancement de réflexions, à l’organisation de débats et à l’adoption d’une logique d’introspection qui manque parfois tant ailleurs. D’autre part, comment ne pas interpréter l’absence de tout exercice sérieux de prospective à moyen terme et donc le refus de se fixer des objectifs précis comme un signe qu’un pays a peur de son avenir?

Les dix objectifs du Danemark à l’horizon 2020 (3)

– Le Danemark doit être parmi les dix premiers pays les plus riches du monde tel que mesuré en termes de PIB par habitant. Un objectif qui appelle deux remarques. Tout d’abord, il est à espérer que le PIB aura été remplacé d’ici là par un indicateur plus complet. D’autre part, le Danemark occupait, avant la crise, la 12ème place du classement. Les déroutes irlandaises et islandaises l’ont sans doute d’ores et déjà replacé dans le top 10.

– Le Danemark doit être parmi les trois premiers pays du monde en termes de nombre d’entrepreneurs (en 2006, le pays occupait la 6ème place au sein de l’OCDE).

– Le Danemark doit avoir une offre totale de main-d’oeuvre parmi les dix plus élevés du monde. Lors du déclenchement de la crise, le pays occupait la 14ème place, avec un taux d’emploi très élevé (78%), mais un nombre d’heures travaillées en-dessous de la moyenne OCDE. Les femmes étant d’ores et déjà nombreuses sur le marché du travail, une réforme du dispositif de préretraite semble inévitable pour accroître davantage le taux d’emploi. Quant au nombre d’heures travaillées, il faudrait, en plus des effets positifs attendus par la réforme fiscale du mois de janvier, une remise en cause de la norme des 37 heures communément admise dans le cadre des conventions collectives…

– Les collégiens et lycéens danois doivent rejoindre top 5 mondial en lecture, mathématiques et dans les matières dites naturelles (géographie, sciences physiques, biologie…). Un des objectifs les plus ambitieux si l’on considère que les dernières enquêtes PISA placent le pays dans la moyenne OCDE.

– Le Danemark doit avoir au moins une université dans le top 10 européen. L’université de Copenhague occupe la 15ème place du classement du Times Higher Education (mais la 51ème place au niveau mondial).

– L’espérance de vie au Danemark doit être une des dix plus élevées au monde. L’objectif le plus ambitieux, puisque le pays occupait en 2007 la 20ème place sur 26 pays appartenant à l’OCDE.

– Le Danemark doit avoir une efficacité énergétique le plaçant dans le top 3 mondial (numéro 4 en 2006) et doit également être un des trois pays ayant le plus fait augmenter la part représentée par l’énergie renouvelable.

– Le Danemark doit être un des pays européens les plus performants en termes d’intégration des étrangers non-occidentaux sur le marché du travail. Pour mémoire, le taux d’emploi des étrangers non-occidentaux est passé de 34,7% en 1997 à 56% en 2008.

– La probabilité d’être la victime d’un crime ou d’un délit doit être une des plus faibles au sein de l’UE (en 2005, le Danemark occupait la 5ème place sur 18).

– L’économie danoise doit continuer à être une des cinq économies mondiales les plus performantes sur la base de la compilation d’une série d’indicateurs (chômage, finances publiques, inflation, balance des paiements). Le pays occupe aujourd’hui la 4ème place du classement 2009 de la compétitivité réalisé par l’OCDE.

Le Forum de la Croissance tiendra plusieurs réunions au cours de l’année 2010 afin de dresser un état des lieux et de proposer des pistes à suivre pour atteindre ces objectifs, en sachant que la remise en cause du glissement relatif du pays, au cours des dernières années, en termes de PIB par habitant, doit à une croissance de la productivité significativement moins élevée qu’ailleurs.

D’où l’intérêt de ces exercices de prospective, qui permettent en toute franchise d’aborder certaines problématiques autrement passées sous silence. Une de ces problématiques concerne l’attractivité du pays pour la main-d’oeuvre étrangère qualifiée (rappelons que la soutenabilité des finances publiques danoises passe par des initiatives visant l’expansion du marché du travail), qui fait l’objet ces derniers mois d’une attention croissante.

De nombreuses analyses montrent en effet que non seulement les étrangers qualifiés qui viennent s’installer au Danemark sont trop peu nombreux, mais qu’ils repartent du pays trop vite…La faute aux Danois, qui se présentent eux-mêmes comme très ouverts mais avec lesquels il est difficile d’entretenir des relations sociales, au niveau d’imposition décourageant et au manque d’écoles internationales.

Vous souvenez-vous du diagnostic stratégique France 2025 et du site internet www.france2025.fr mis en place à grands renforts de publicité, le 1er octobre 2008, afin d’inclure brièvement (le site n’est plus accessible…) les contributions de nos concitoyens? Avez-vous entendu notre gouvernement parler des changements que la crise actuelle ne manquera pas d’apporter à cet “exercice” de prospective? Si la réponse est non, alors vous avez compris le court-termisme qui n’a eu de cesse de guider notre classe politique ces dernières années et les “résultats” qui en découlent, éclipsés encore aujourd’hui par une nouvelle dose d’autosatisfaction…(4).

(1) “Grand emprunt, grosse bavure”, Le Monde, 25 novembre 2009 http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/11/25/grand-emprunt-grosse-bavure_1271838_823448.html

(2) http://www.venstre.dk/fileadmin/venstre.dk/main/files/taler/llr_lmloerdag09.pdf

(3) “Comeback i velstand kræver 50 000 ekstra job”, Børsen, 23 novembre 2009

(4) “Quand Sarkozy le modeste vante son plan de relance”, Libération, 1er décembre 2009 http://www.liberation.fr/economie/0101606065-quand-sarkozy-le-modeste-vante-son-plan-de-relance

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